Le ravissement d’Adèle

de Rémi De Vos

Note d’intention

Dans un village, Michel Bertolet découvre que sa fille adolescente a disparu.
On lance un avis de recherche.
On dépose des affiches dans les commerces.
On organise des battues pour la retrouver et on dépêche un inspecteur pour mener l’enquête.
La grand-mère débarque chez son fils, au grand dam de sa bru, et elle commence à mener sa propre enquête.
Tout le monde dans le village y va de son hypothèse, le boucher, le pilier de bar, l’employé municipal, et tout le monde commence à observer son voisin et à trouver louche le comportement de chacun.
Tout devient suspect, bizarre, compliqué…

Dans ce texte, Rémi de Vos propose une enquête à partir d’un fait divers, d’une disparition.
Il y met les ingrédients classiques du genre, mais sous sa plume et avec son (grand) talent de dialoguiste, il nous embarque dans une comédie un peu noire où chacun des protagonistes va révéler sa part la plus sombre, la moins glorieuse, et c’est à l’arrivée une galerie de personnages hauts en couleur.
A l’annonce de la disparition d’Adèle, le village se mobilise pour faire des battues et rechercher l’adolescente. Mais cette entraide de départ va rapidement céder la place à un besoin de résolution rapide et les suspicions vont rapidement déraper en accusations hâtives, et semer la zizanie dans cette communauté.

Ce texte pourrait être comme un écho aux personnages de  La mastication des morts  qui ruminaient leurs rancœurs une fois passés de l’autre côté, ressassaient les lâchetés des autres et mettaient en lumière les côtés obscurs des pauvres humains que nous sommes…

En 2008, je mettais en scène Intendance – saison 1, un texte de Rémi de Vos au Théâtre Universitaire de Nantes. J’ai alors découvert l’écriture de cet auteur et grandement apprécié ses qualités de dialoguiste. J’ai dit plusieurs fois depuis qu’il y avait du Feydeau dans son art du dialogue, dans la mécanique et la virtuosité des répliques.
C’est de plus un grand plaisir d’acteur que de travailler sur ce genre de texte, d’y chercher le souffle, le rythme, les ruptures et les rebondissements et y faire résonner l’humour.

Pour mettre en scène ce projet à La Carrière, nous reviendrons à un format plus « classique », c’est-à-dire que le spectacle ne sera pas déambulatoire et que les spectateurs seront dans les gradins.

Pour la scénographie, et afin de réinventer une nouvelle fois le lieu, nous avons imaginé une scène tournante, une tournette, qui permettra entre autre de passer d’un décor à un autre.

Enfin, et dans la tradition de La Carrière, tout ça commencera par un repas.

Loïc Auffret, octobre 2023